La France est remontée de la 18 e à la 17 e place de l’indice de positivité sur les 34 membres de l’OCDE.
L’honneur est sauf dans un paysage plutôt stable. En matière d’« économie positive » (entendre : économie au service des générations futures, servie par une croissance responsable, durable et inclusive), la France a, comme l’Allemagne, progressé d’une place dans l’indice de positivité 2018 des 34 pays membres de l’OCDE publié, mardi, par l’ONG Positive Planet.
Un indice « pointu », qui se distingue des indicateurs classiques plus quantitatifs, comme le PIB, en ce qu’il évalue le niveau d’engagement des Etats envers les générations du futur sur la base de 29 critères socio-économiques dans les secteurs de l’éducation, de la finance, de la santé, de l’environnement et de la gouvernance, et dans trois dimensions : altruisme entre générations, altruisme entre territoires, et altruisme entre acteurs.
Destiné à accompagner les acteurs économiques dans leur « transformation positive », il est également décliné au niveau des nations, des territoires et des entreprises. « L’économie positive vise à réorienter les démocraties de marché vers la prise en compte des enjeux de long terme. L’altruisme envers les générations futures y estun moteur plus puissant que l’individualisme animant aujourd’hui l’économie de marché », résume Jacques Attali, président de Positive Planet.
Deux groupes de pays se distinguent ainsi au cours des cinq dernières éditions de l’indice de positivité, note Positive Planet.
D’un côté, il y a ceux où la croissance est effectivement tournée vers les générations futures. A l’instar de la petite Irlande, passée de 18e à la 11e place en cinq ans en progressant dans tous les domaines, et du groupe de pays d’Europe du Nord (Norvège, Islande, Suède, Danemark, Pays-Bas, Finlande) auquel il faut ajouter la Suisse, qui continue à truster la tête du tableau. De l’autre, les nations « pour lesquelles la croissance se fait plutôt au détriment des générations futures », telles la Grèce, le Mexique, la Hongrie et la Turquie qui restent en queue de peloton.
A la 17e place, la France reste pour sa part « collée » au milieu du classement et affiche une position paradoxale : sur les trois axes de l’altruisme, elle progresse surtout dans le domaine de l’altruisme entre générations… où son score moyen est le plus faible. A l’inverse des deux autres dimensions (altruisme entre territoires et altruisme entre acteurs) où son score est plus élevé… mais progresse peu.
Les Echos, 21.11.2018